jeudi 4 janvier 2007

Mouchoirs

Il serait temps d'arrêter de sauter sur les mouchoirs...
Il serait temps, oui.
Je vous défie de comprendre ce que j'ai voulu dire par là... 

J'ai peur

J'ai peur de ne plus être qu'une partie d'un tout. 
Et je sais que je l'ai toujours été.

Qu'est-ce qu'un tout ?
Un groupe, une forme indistincte qui vous dit "ne t'en va pas" ?
Je suis piégée, mais j'ai peur de ne pas vouloir m'en aller.

Il y a tous mes mots, tous ceux que je ne sais qui me fait écrire.
A moins qu'une plume ait des sentiments.
Que sans le savoir, je vibrais de mes propres mots.

S'il continue à être mort, je crois que je vais devenir folle.
Même si je le suis déjà.

J'ai toujours aussi peur.
Peur de moi, de nous, de vous surtout. De sa mort. 
Est-ce que je ne me relèverais jamais de cette absence ?
Est-ce que je ne quitterais jamais cette phobie des autres ?
C'est si simple, la vie, derrière une feuille ou derrière un écran...
Je suis vraiment lâche, de me cacher ainsi.

Mais c'est la peur qui me motive.

Bah et les commentaires ?

Personne ne commente...
Est-ce que, par un pur hasard, 
ce serait parce que personne ne connaît cet endroit ? 

Pardon ?

Elle est celle à qui l'on n'a jamais su demander pardon...
J'ai écrit ça, un jour de rage, de colère, d'incompréhension.
Evidemment, je me retrouve dans ces mots.
Je devrais m'en servir dans un de mes bouquins...
Construire un personnage sur cette phrase.

Lâcheté

Je ne vais pas bien.
Sincèrement, il y a toujours ce sentiment d'inutilité, de froideur, 
de solitude.
Quoique je fasse, il est là, il me prend, il m'enserre.
J'ai peur. 
Cela fait si longtemps que je me sens mal. Ou que du moins, 
tout est teinté d'amertume.
Je ne sais pas si je l'aime. Je ne sais plus si je les aime.
Je sais juste que je n'arriverai pas à leur dire.
Et, Luthias, tu vois ?
Je reviens dans cette folle situation où, n'étant plus que l'ombre de moi-même, j'hésite à lâcher ce flambeau que je tiens. En porter deux, n'est-ce pas trop pour une jeune fille comme moi ? Est-ce que tu te rends compte que je ne suis digne de rien, de là-haut ?
Je voudrais tellement un signe de toi, autre que ces cauchemars où je te vois.
Tu me manques. Elle me manque aussi.
Et je suis lâche.

vendredi 15 décembre 2006

Le Café des Fleurs






Travail en deux parties (aux environs du 7 mai 2006)...
Une photo qui illustre un texte,
ou un texte qui illustre une photo ?
Je ne sais plus lequel est né en premier, devant cette tasse...



Il faisait plutôt beau, ce matin. Le ciel était d'un gris, tel que j'aurais pu le prendre pour blanc. Le temps était doux.
La fête était terminée, les gens se souhaitaient les derniers au revoir.
Bientôt, chacun retournerait dans sa vie, jusqu'à ce qu'on les rappelle. Ils me faisaient penser à ces pissenlits qui s'éparpillaient au vent.
Je soupirai, puis m'asseyai, là, à même l'herbe.
Je me sentai vide. Très vide. Mais l'âme vide est faite pour se remplir.
Dès lors, l'espoir me prit, comme il embrase nos coeurs. Subitement. Emmitoufflé dans son manteau bleu clair, mon sourire naïf embrassait les terres.
Appelée par un instinct, je me levai, laissant ma tasse de café sous la surveillance des paquerettes... Et face à un miroir, je ne vis aucun reflet.
Mon poing serré, je me tournai vers l'herbe, afin d'observer cette tasse de café, et les enfants qui jouaient autour.
... J'aurais tellement aimé être là à mon enterrement...



Les deux Enfants qui tissaient un Rêve

Une chanson de geste (enfin, j'ai essayé de reproduire le style du 
Moyen-Âge)...
A l'enfant née du vent, ma Shimy...


Il était une fois
Deux enfants qui vivaient aux temps des rois
Qui, je le crois
Avaient su mutuellement se protéger des rêves d'effroi.

L'une née du vent
L'autre des mots d'encre,
Elles parcouraient les espaces incessants
A la quête d'un royaume où poser leur ancre.

Quels que soient les obstacles passés
Et les plaines traversées,
Même lorsque leurs pieds saignaient,
Vers cette tranquillité elles avançaient.

A croire qu'entre leurs mots
Et leur combat contre le faux,
Elles avaient tissé un rêve immense
En atteignant une incroyable confiance.

Ces mots nés de leurs âmes qui s'envolaient au vent
Sans jamais en arriver à faire couler le sang,
Se mêlèrent aux esprits des manants
Pour faire sourire les petites gens.

Ni guerrières ni magiciennes
Ces enfants lors des matins blêmes,
Avant même que la Mort ne vienne,
Allaient guérir les douleurs sans flemme.

Les peuples se sentaient libérés à leur passage,
Possédés par ce tissu de rêve sans âge.
Et elles continuaient à chercher
Aussi loin qu'il leur fallait, ce château oublié.

Leur amitié les mena longtemps
A travers les routes, les forêts et les ans.
Vint le temps où les pas se faisaient plus lourds
Sans que leur rêve ne devienne sourd.

L'âge les frappa comme il nous frappe tous
En leur cœur naquit une sombre secousse :
Elles n'avaient pas atteint leur but,
Et déjà s'annonçait l'heure de la chute.

Elles se prirent la main,
Dans un espoir vain
Celui d'y trouver suffisamment de courage
Pour apercevoir cette forteresse-mirage.

Ce fut dans la forêt, sous les rares rayons,
Que de leur rêve elles murmurèrent leurs derniers sons.
D'un regard entendu elles comprirent
Que leur château se trouvait dans les sourires...

Ces sourires qu'elles avaient enfantés
Et fait naître en les âmes des peuples croisés,
Ceux qui à jamais annonceraient
Qu'elles étaient reines de cette forêt.

Encore aujourd'hui les arbres chantent
Les dernières strophes du tissu de rêve,
Pendant que les sages répètent sans trêve
Que ces deux enfants avaient été des guides aimantes.

Il y avait des magiciens et des guerriers
Ces gens qui ne pensaient qu'à blesser et tuer.
Mais désormais tous savaient
Qu'une des plus puissantes armes était l'amitié.

Que cesse le sang de couler en vain
Rappelons-nous du tissu de rêve
Oeuvre de mots d'encres gravée dans la sève
De cette forêt qui garde ces deux corps qui se tiennent la main.