vendredi 15 décembre 2006

Les deux Enfants qui tissaient un Rêve

Une chanson de geste (enfin, j'ai essayé de reproduire le style du 
Moyen-Âge)...
A l'enfant née du vent, ma Shimy...


Il était une fois
Deux enfants qui vivaient aux temps des rois
Qui, je le crois
Avaient su mutuellement se protéger des rêves d'effroi.

L'une née du vent
L'autre des mots d'encre,
Elles parcouraient les espaces incessants
A la quête d'un royaume où poser leur ancre.

Quels que soient les obstacles passés
Et les plaines traversées,
Même lorsque leurs pieds saignaient,
Vers cette tranquillité elles avançaient.

A croire qu'entre leurs mots
Et leur combat contre le faux,
Elles avaient tissé un rêve immense
En atteignant une incroyable confiance.

Ces mots nés de leurs âmes qui s'envolaient au vent
Sans jamais en arriver à faire couler le sang,
Se mêlèrent aux esprits des manants
Pour faire sourire les petites gens.

Ni guerrières ni magiciennes
Ces enfants lors des matins blêmes,
Avant même que la Mort ne vienne,
Allaient guérir les douleurs sans flemme.

Les peuples se sentaient libérés à leur passage,
Possédés par ce tissu de rêve sans âge.
Et elles continuaient à chercher
Aussi loin qu'il leur fallait, ce château oublié.

Leur amitié les mena longtemps
A travers les routes, les forêts et les ans.
Vint le temps où les pas se faisaient plus lourds
Sans que leur rêve ne devienne sourd.

L'âge les frappa comme il nous frappe tous
En leur cœur naquit une sombre secousse :
Elles n'avaient pas atteint leur but,
Et déjà s'annonçait l'heure de la chute.

Elles se prirent la main,
Dans un espoir vain
Celui d'y trouver suffisamment de courage
Pour apercevoir cette forteresse-mirage.

Ce fut dans la forêt, sous les rares rayons,
Que de leur rêve elles murmurèrent leurs derniers sons.
D'un regard entendu elles comprirent
Que leur château se trouvait dans les sourires...

Ces sourires qu'elles avaient enfantés
Et fait naître en les âmes des peuples croisés,
Ceux qui à jamais annonceraient
Qu'elles étaient reines de cette forêt.

Encore aujourd'hui les arbres chantent
Les dernières strophes du tissu de rêve,
Pendant que les sages répètent sans trêve
Que ces deux enfants avaient été des guides aimantes.

Il y avait des magiciens et des guerriers
Ces gens qui ne pensaient qu'à blesser et tuer.
Mais désormais tous savaient
Qu'une des plus puissantes armes était l'amitié.

Que cesse le sang de couler en vain
Rappelons-nous du tissu de rêve
Oeuvre de mots d'encres gravée dans la sève
De cette forêt qui garde ces deux corps qui se tiennent la main.


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